Le protocole de la 35ème édition passe mal notamment en Nouvelle-Zélande. 82% des kiwis ne souhaiteraient pas qu’ils participent. Grant Dalton a publiquement déclaré que ce n’était pas normal qu’on doive payer 1M$ pour s’inscrire sans connaître le lieu de la prochaine édition. Russell Coutts et James Spithill sont montés au créneau.
Le climat s’envenime à peine le protocole publié. Les néo-zed ne sont pas content et le font savoir. C’est une bataille de petites phrases qui s’est engagée entre le Defender et le plus illustre des challengers : Team New Zealand. Les néo zed reprochent aux américains de ne pas connaître le lieu de la prochaine coupe et la modification éventuelle des America’s Cup Qualifiers qui pourrait ne pas se dérouler sur le lieu de la Coupe. Sans compte le fait qu’il faille débourser 1million $ avant le 8 août alors même que l’on ne connait pas le lieu de la prochaine coupe.
Face à ces critiques Spithill n’y est pas allé de main morte appuyé par Russel Coutts.
http://tvnz.co.nz/breakfast-news/maybe-they-ve-got-wrong-people-running-team-nz-jimmy-spithill-video-5993273
Mais le plus important n’est pas là. Il faut bien lire les 72 pages du protocole et comprendre la révolution qui est en cours. C’est une révolution. L’esprit même de la Coupe change. Le Defender pour la première fois va participer aux phases qualificatives des challengers. On ne peut plus parler de Louis Vuitton Cup puisque Louis Vuitton se retire de la Coupe mais jamais depuis sa création, le Defender n’y avait participé.
En plus, s’il gagne il aura 1 point d’avance pour l’America’s Cup Match.
En plus de gagner 1 point sur le match qui est aussi un avantage donné au challenger qui gagnerait les AMQ et playoffs, le Defender gagne un énorme avantage de se comparer assez tôt aux autres challengers et ce n’est pas un seul challenger mais tous les autres.
On a bien vu lors de la dernière édition que le Defender n’était pas au top lors des premières courses alors que Team New Zealand avait bien progressé.
L’esprit même de la Coupe est en jeu et d’une certaine mesure, on peut dire que le protocole n’est pas très équitable pour les challengers. On peut comprendre que pour le spectacle, l’intérêt des sponsors et la dramaturgie, il soit intéressant d’avoir le Defender dans les challengers series mais l’équité n’est pas respecté quand la ville hôte n’est toujours pas connue mais que surtout le lieu des AMQ risque certainement d’être différent du lieu des plays offs et de l’America’s Cup. Le plan d’eau de San Francisco n’a rien à voir avec celui d’Hawai, de San Diego, de Chicago ou des Bermudes.
En laissant le Defender organiser les Challengers series, les challengers ne peuvent que subir les règles du Defender qui en la personne de Russel Coutts quintuple vainqueur de la Coupe sait plus que tout autre les avantages que cela implique.
Pour autant la Coupe est une histoire d’homme et d’équipe. Les kiwis avec moins de budget ont prouvé qu’ils pouvaient gagner lors de la dernière édition et les américains sont passé à deux doigts d’une campagne calamiteuse. Le jeu reste encore ouvert.
