La première étape du nouveau circuit SailGP s’est déroulée à Sydney. Team Australia s’est imposé largement. L’équipe française emmenée par Billy Besson a terminé 5e.
Courue sur les F50, les catamarans volants de la dernière Coupe de l’America aux Bermudes revisités en version monotype, la première des cinq étapes du nouveau circuit international SailGP était attendue comme spectaculaire. Elle aura été un peu décevante et loin d’être passionnante avec tous les moyens engagés, à l’image de la finale qui se jouait en Match racing et qui était pliée dès la première bouée.
Sans surprise, les Australiens ont dominé les courses. L’équipe skippée par Tom Slingsby connait parfaitement le bateau pour avoir courue dessus sur la dernière Coupe avec Oracle et enchaînait parfaitement les manœuvres sans toucher l’eau, de quoi naviguer avec 1 à 3 nds plus vite que les autres. A noter que le français Philippe Presti officiait comme coach. Les Japonais skippés par Nathan Outteridge, l’ex-barreur d’Artémis, étaient les seuls à rivaliser avec eux. Les deux équipes se sont qualifiées rapidement pour la finale mais qui a tournée court, sitôt la bouée de reaching passée après le départ, reléguant les Japonais à trois longueurs qu’ils n’ont jamais su reprendre sur un plan d’eau court et étroit.
Durant ces 2 jours, cinq courses en flotte auront été courues. L’occasion de voir pour la première fois ces F50 (ex-AC50) alignés sur une même ligne de départ et qui ont constitués à chaque fois les meilleurs moments des courses tant il n’y avait pas grand chose d’autres à voir de palpitant. Avec 10 nds de vent, les bateaux arrivaient rapidement à 28-30 nds à la première bouée. L’écart entre les bateaux étaient flagrants avec Team Australia et Team Japon maîtrisant parfaitement leurs bateaux et se qualifiant pour la finale dès la 4e course. Les courses duraient chacune 15mn. Un format court, télévisuel, réplique à l’identique de ce que l’on a pu voir aux Bermudes, l’intensité en moins.
L’équipage tricolore de Billy Besson et Marie Riou qui n’a eu que 8 jours d’entraînement à bord du bateau avant le début de l’épreuve a montré de belles choses. Il termine 5è à égalité de points avec les chinois (4e) et peut espérer rivaliser avec les autres équipes sur les prochaines étapes. Avec des manches de 6e, 5e, 3e, 4e et 4e, quelques jolis départs et une capacité à revenir dans le match au près lorsqu’ils sont dominés, Billy Besson, Marie Riou, Matthieu Vandame, Olivier Herledant et Timothé Lapauw ont quelques bons points sur lesquels s’appuyer.
« Pour tout vous dire, c’est rare de me voir aussi satisfait en étant en bas du tableau, mais les bateaux sont tellement fantastiques, tellement passionnants qu’il y a un réel plaisir à se voir progresser d’heure en heure » se réjouit Billy Besson à l’issue des deux dernières régates en flotte disputées ce samedi. « Au près, nous avons une bonne attitude d’attaquants, nous avons été incisifs et opportunistes alors qu’il n’était pas facile d’aller au bon endroit tactiquement et il y a eu quelques bons départs. On est contents de notre prestation mais il faut garder la tête froide. On est encore loin des autres techniquement et on a besoin de progresser notamment au portant et dans les manœuvres ».
« C’était trop court ces deux jours ! » regrette une Marie Riou radieuse à son retour à terre. « Il y a eu de belles choses. La journée de vendredi aurait pu être une super journée – les Français, 3e de la première manche, commettent une erreur en fin de parcours -, c’est dommage. Mais à part ça, on a réussi à naviguer au contact des premiers. Notre équipe est top. On travaille dans un super état d’esprit. Billy est de plus en plus à l’aise sur le bateau, il a déjà pris ses marques. On progresse de jour en jour, on va continuer sur cette lancée ».
Matthieu Vandame, régleur d’aile
« Mathématiquement on est cinquièmes à égalité avec le quatrième. Si on voit sportivement ce que l’on a fait et si on n’avait fait cette erreur sur la première manche hier, on aurait très bien pu finir troisième ! Donc plutôt content, on voit que l’on peut être dans le match avec le groupe avec lequel on est (les Anglais, les Chinois), les autres (Australiens et Japonais) sont loins devant. Deux mois sans ce bateau ! On s’est dit sur le dernier bord qu’il fallait en profiter un maximum. »
Olivier Herledant, wincher
« Je suis content de ces jours de régates. On a bien progressé de jour en jour, d’heure en heure même et parfois de bord en bord. On a pas mal de petites choses à travailler mais on va commencer à être dans le match à San Francisco. Ce sont les plus puissants bateaux qui naviguent sur l’eau en ce moment, il y a du soleil, des belles régates au contact, ça donne envie d’y retourner vite. On est arrivés ici avec quelques jours d’entrainement en moins, ça s’est traduit par un déficit direct mais on a travaillé dur et on sent là qu’on a mis une main sur le wagon et on n’a pas envie de lâcher. »
Timothé Lapauw, wincheur
« J’ai bien vécu cette régate car finalement on a eu un niveau plutôt bon. On a fait des erreurs qui nous ont coûté cher c’est sûr mais en partant d’ici je suis plutôt satisfait. C’est assez incroyable de pouvoir naviguer avec les hommes les plus forts du monde. J’ai appris beaucoup notamment le vol au près c’est vraiment différent sur ce bateau et c’est intéressant. »
La prochaine étape à San Francisco, du 2 au 5 mai.