« Quand je regarde les polaires de l’AC75, j’ai les yeux qui pleurent ! » nous expliquait Quentin Delapierre le jour du baptême de l’AC75 Orient Express Racing team à Barcelone al semaine dernière. » C’est une machine à créer du vent, à diminuer les trainées hydro et cela va à des vitesses phénoménales. Si tu connais un peu les polaires en voile, là c’est un rêveur qui les a faites.«
Après une phase préparatoire de quelques heures, l’équipage à hisser d’abord une voile d’avant, puis la grand-voile, avant que le bel albatros bleu et blanc ne prenne son envol en autonomie avec à son bord les pilotes Quentin Delapierre et Kevin Peponnet, les régleurs Matthieu Vandame et Jason Saunders et les marins cyclistes en charge de la fourniture d’énergie pour actionner les voiles, Olivier Herlédant, François Pervis, Rémi Verhoeven, Germain Chardin.
Un moment suspendu dans le temps, rendu possible par un travail collectif, acharné durant 9 mois, un engagement sans faille d’une équipe technique talentueuse, qui mérite un grand coup de chapeau.
Les marins, déjà un peu rodés grâce au simulateur qui leur a permis d’appréhender les interfaces hommes-machine de manière virtuelle, ont vite pris de l’assurance et ont enchainé 4,5 heures de navigation.
Une nouvelle grande étape pour l’équipe à 76 jours du lancement de la compétition sur le plan d’eau à Barcelone.
Une première navigation qui laisse augurer de belles sessions d’entrainements. Toute heure sur l’eau est précieuse afin de maitriser à la perfection le vol du bateau qui n’est pas automatisé contrairement à l’AC40, mais également les fins réglages qui feront la différence et gagner les noeuds nécessaires pour devancer la concurrence.
La route est longue mais la détermination et l’envie sont bien là. Allez les Bleus !
Un moment savoureux et savouré. Réactions à chaud :
Quentin Delapierre, skipper et pilote de l’AC75 Orient Express Racing Team :
« Ce sont de bons moments d’équipes. La veille, avec le management, j’ai demandé qu’on pousse pour y aller. Ces bateaux sont des machines complexes. Il faut sortir de sa zone de confort, même si on sait que tout n’est pas parfait. On a bien fait de le faire. Le bateau sait voler. Il sait faire des virements en volant. Les cyclistes nous ont fourni de la bonne énergie. C’est une super étape pour toute l’équipe. »
Kevin Peponnet, pilote : « Il vole, il vole ! 40 – 42 nœuds sans forcer. On a coché plein de choses. On prit du temps avec les voiles. Tout s’est bien passé. On a réussi à voler sur les deux bords et même à passer un virement en volant. C’était cool. Les cyclistes, pour lesquels c’était une grande première, avaient le sourire. Nous avons un bel outil entre les mains. Il nous reste plein de choses à faire mais il y a un bon potentiel. »
Matthieu Vandame, régleur : « C’est une longue journée mais qui a libérée l’équipe.
Il fallait mettre à l’eau notre AC75 et le démarrer. L’équipe a fourni des efforts incroyables ces derniers jours. Nous avons pu le faire fonctionner et le faire décoller. C’est exceptionnel Il parait très puissant et semble pouvoir décoller facilement. On sent qu’il a une réserve incroyable.
On nous avait conseillé de faire du LEQ avec des systèmes de pilotage manuel et ça nous a pas mal servi. Maintenant, il nous faut aller chercher de la finesse et la performance. Il faut faire des heures de navigations. Ce soir, on est supers contents.»
Olivier Herlédant, marin fournissant l’énergie pour actionner les voiles :
« Je suis super excité de la journée et super crevé aussi. Il y a un gros coup de fouet général car il y avait un créneau météo pour faire notre premier vol à la voile ce jour. On a bénéficié d’une bonne fin de journée, un vent parfait pour débuter, mettre les voiles, les border… et en bonus, on a effectué un virement en vol ! Tout le monde a le smile. On est confiant. »
Arthur Bois, ingénieur spécialiste 2D et 3D : « Un peu d’émotion ce soir. Trop bien ! Il y a quelques mois à Vannes, c’était le temps des premiers plis de carbone, des premières pièces métalliques, et là, on assiste au premier vol. Trop cool. Très content du chemin parcouru jusque-là avec l’équipe. Le travail n’est pas terminé pour autant… ça ne s’arrête pas ! Mais là, on savoure… »
Céline Le Berre, ingénieur mécatronique : « Je suis super happy ! Je suis très contente ; c’est super. Les dernières semaines ont été très intenses. On savait qu’on avait quelque chose de bien entre les mains. Il fallait faire toutes les calibrations correctement. Que tout soit au mieux pour que les marins aient un bel outil entre les mains. Une belle étape franchie aujourd’hui. »