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jeudi 25 avril 2024

Jamais 2 sans 3 pour Jimmy Spithill ? Le point avec Sir Russell Coutts

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Chloé Daycard
Chloé Daycardhttps://www.cuplegend.com
Installée depuis mars 2015 aux Bermudes, Chloé a travaillé pour toutes les éditions de l'America's Cup depuis 2005 (AC32 et AC33 à Valencia, puis 18 mois à San Francisco pour la 34e) au sein de l'organisation et/ou des équipes (Oracle Team USA et Aleph Team France) le plus souvent dans le domaine de la communication ainsi que pour d'autres événements de voile internationaux (Volvo Ocean Race, Barcelona World Race, Louis Vuitton Trophy) et dans le nautisme en France et en Espagne.

A 40 jours du coup d’envoi de la 35ème édition de l’America’s Cup, le patron de l’organisation America’s Cup Event Authority fait le point sur l’évènement pour Cuplegend ainsi que sur la troisième session d’entraînements récemment disputée sur le sublime plan d’eau turquoise du Great Sound des Bermudes, véritable stade nautique désormais très actif où se croisent les AC45 de la Red Bull Youth America’s Cup et les cinq AC50.

Hormis des résultats très probants pour le challenger suédois Artemis Racing qui s’impose net et sans bavure (9 victoires – 0 défaite !), le chavirage au ralenti du Defender et la chute de deux équipiers en mer (chez Groupama Team France et Oracle TEAM USA) ont marqué cette semaine très intense. Le defender Oracle Team USA termine second, en remportant seulement cinq des neuf manches suivi par Soft Bank Team Japan qui en gagne deux sur les sept auxquelles le défi nippon a participé, puis Land Rover BAR n’en décroche qu’une sur cinq de parcourues, tandis que Groupama Team France s’est incliné lors de ses quatre courses.

Suite à ces trois jours de régates en AC50, le défi suédois qui avait brillamment terminé second lors de la seconde session fin mars, persiste dans sa position d’outsider. Sir Russell Coutts (NZL) qui vient juste d’emménager aux Bermudes jusqu’à la fin de la campagne, explique : « Artemis Racing est une équipe qui revient de loin et qui a énormément progressé surtout lors des deux ou trois dernières semaines. Leurs manœuvres et leurs tactiques sont désormais impressionnantes de maîtrise, y compris leur stabilité en vol. Les départs en tête de leur skipper australien, Nathan Outteridge (médaille d’argent en Moth à Rio 2016), ont confirmé leur domination par deux reprises face à Oracle TEAM USA. Les Suédois ont su maintenir la cadence, en enchaînant des virements au coude-à-coude avec le Defender, puis en creusant l’écart de deux à sept longueurs entre seulement deux marques de parcours ! »

Quant aux autres challengers, le quintuple vainqueur de la Coupe continue : « Idem pour les britanniques de Land Rover Ben Ainslie Racing, ils sont toujours très performants mais leur déficit en vitesse en ligne droite reste encore à être optimisé… »

Le contingent français de Groupama Team France semble encore avoir « quelques difficultés à prendre leurs marques avec tous leurs systèmes de contrôle et manœuvres en vol. Cependant, leur vitesse pure reste tout à fait compétitive et ils seront dans le jeu dans les prochaines semaines. »  « Il est regrettable que nos voisins de Dockyard, le team nippon de Soft Bank Team Japan, a récemment cumulé de nombreux problèmes techniques mais avec Dean Barker en charge tout devrait rentrer dans l’ordre d’ici peu. »

Cependant, l’ex-patron de l’écurie américaine lors des 33 ème et 34 ème éditions est sévère et se dit « déçu et surpris par la récente contre-performance de l’actuel Defender. En effet, le team de Jimmy Spithill a enchainé manœuvres irrégulières combinées à une stratégie médiocre notamment en position de poursuivant. Même s’ils terminent seconds de cette session, les Américains ne remportent que cinq des neuf manches disputées ».

Et comme le déclare le skipper australien, déjà double détenteur du plus vieux trophée sportif au monde qui vise évidemment le triplé, « Artemis Racing a visiblement commis le moins d’erreur ces jours-ci… Les équipages ont profité des entraînements pour tester de nouvelles techniques… Mais il est certain qu’il nous reste beaucoup de pain sur la planche et que chaque jour compte. Notre priorité est désormais le débriefing, d’analyser les vidéos et d’apprendre de nos tests. »

Quant aux Kiwis d’Emirates Team New Zealand, leur avion cargo transportant pas moins de 42 tonnes de matériel dont leur AC50, deux ailes, semi-rigide, équipement de gym, hydrauliques et électriques, s’est posé sur le tarmac des Bermudes lundi dernier. Leur première navigation est prévue quelques jours avant la nouvelle série d’entraînements qui réunira les six teams pour la première fois, le 24 avril. Toute l’équipe néo-zélandaise y compris les navigants et leurs familles s’installent actuellement sur l’île pour les 2.5 mois à venir.

Nul doute que tous les yeux seront rivés sur les fameux moulins à café désormais remplacés par des pédaliers qui ont récemment fait la une des médias du monde entier !

Lors de la prochaine et quatrième session d’entraînements dans 10 jours, « plusieurs teams testeront d’autres paires de foils prévus pour le petit temps. « Il sera intéressant de déterminer les conditions optimales de leur utilisation. Et compte-tenu des dernières révélations qui se sont produites en moins d’un mois, j’ai à nouveau hâte de voir quelle équipe aura affiné son jeu. Le design est certes essentiel mais c’est l’équipage qui crée en fin de compte la différence le jour J. », conclut-il.

A terre, le village de l’événement est en cours de finition depuis lequel le spectacle s’annonce grandiose, comme le souligne Russell Coutts pour qui « il s’agit de la meilleure configuration et probablement de la plus prometteuse. En effet, avec la ligne d’arrivée juste devant Dockyard, la base navale bermudienne où sont situées les bases et le village de la compétition, le public sera au premier rang de l’action ».

Chloé Daycard, Hamilton aux Bermudes.

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