La fin de la période d’incertitude approche pour la prochaine America’s Cup. Fin mars, la jauge de l’AC75 sera publiée. Sa publication devrait décider d’autres équipes à s’inscrire ou pas. Le mercato a commencé. Le lieu de la Coupe sera définitivement entériné.
Publication de la jauge de l’AC75
Le concept de l’AC75, un monocoque à foils a été dévoilé le 30 novembre 2017 par Grant Dalton et Patrizio Bertelli, représentant respectivement le Defender et le Challenger of Record. Il a fait le buzz dans le monde entier avec une vidéo montrant à quoi il pouvait ressembler en situation de match racing. Un concept très novateur qui a enthousiasmé les architectes par les nouvelles pistes de réflexion et de développement offertes. Pour les skippers et navigants, l’enthousiasme a été modéré. Saluant un bateau à foils, ils sont restés perplexes sur la validité du concept et la difficulté de regater avec un tel bateau.
Le monde de la Coupe a salué le défi technologique à relever, dans l’ADN de la Coupe, mais l’euphorie passée, les doutes ont commencé à se faire entendre. Dans le même temps des rumeurs s’intensifiaient sur l’organisation d’un circuit parallèle avec les AC50 de la précédente édition. Larry Ellison qui a jeté l’éponge pour la prochaine édition pourrait financer un nouveau circuit sur les catamarans que l’on a vu aux Bermudes. Des discussions sérieuses ont eu lieues pour mettre les bateaux au même niveau. Groupama propriétaire de l’AC50 français pourrait le revendre.
Depuis plusieurs mois, sous la direction de Dan Bernasconi, responsable du design chez Team New Zealand, le Defender et le Challenger of Record (Luna Rossa) travaille à l’élaboration de la jauge. 12 ingénieurs de chaque côté s’attachent à l’écrire. Il pourrait voler dès 9 nds.
Depuis le 1er janvier 2018, les équipes qui ont payé leur droit d’entrée d’1M$ peuvent prendre connaissance des travaux en cours, poser des questions et faire leur feedback.
Si certains ont pu douter de la faisabilité technique de l’AC75, il devrait ressembler quasiment à celui de la vidéo qui a été présentée fin novembre selon certaines sources. On en saura plus dans 15 jours.
Quels challengers ?
Les inscriptions des équipes pour la 36è America’s Cup sont ouvertes depuis le 1er janvier 2018. Comme d’habitude beaucoup de rumeurs circulent sur la présence de tel ou tel pays.
On sait avec certitude que les Anglais avec Ben Ainslie (BAR) seront présents. L’équipe a conservé son noyau dur avec Leigh McMillan et fait un bon coup en recrutant comme CEO, Grant Simmer qui a participé à 10 éditions de la Coupe.
Le recrutement de Grant Simmer, débauché d’Oracle confirme que Larry Ellison ne devrait pas participer à la prochaine et, ce d’autant plus, qu’une nouvelle équipe américaine s’est constituée sous l’égide du prestigieux New York Yacht Club autour de l’équipe de Bella Mente Quantum Racing avec Terry Hutchinson, et l’espagnol Botin comme architecte. Dean Barker aurait rejoint l’équipe et pourrait barrer cette année le TP52. Son défi a été accepté officiellement
Côté italien, Luna Rossa a son design team quasiment au complet. Ils ont recruté Martin Fisher (Ex-Groupama Team France) et commence a recruter côté navigants. Des rumeurs font état d’un retour de James Spithill dans l’équipe italienne. Philippe Presti pourrait donc suivre puisque les deux ont fait partie de l’équipe italienne lors de précédentes éditions.
Pour les autres pays, Franck Cammas et Team France sont toujours à la recherche de partenaires pour participer à la prochaine édition. Une équipe réduite travaille dessus cherchant des solutions pour financer une campagne qui devrait coûter nettement plus chère que la précédente, entre 60 et 80 M€ à minima. Les Américains annoncent un budget de 130 M$.
On annonce également, une équipe chinoise. Les velléités de la Chine pour apparaître comme une grande puissance, ses investissements colossaux dans la route de la soie et les voies maritimes justifierait sa présence. Il semblerait que la Volvo Ocean Race ne remplacerait pas le prestige de la Coupe que les Chinois recherchent. Les Français avec Dongfeng pourraient être bien placés pour avoir leur rôle à jouer. L’équipe étant essentiellement française sous pavillon chinois, très proche de Team France avec le même CEO, Bruno Dubois. On se souvient de l’équipe du Défi qui était devenue China Team en 2003. Cela pourrait être le cas avec Dongfeng. Reste à savoir qui en serait le skipper, le CEO.
Côté Australien, avec une Coupe dans l’hémisphère sud, la tentation est grande de monter une équipe. Tom Slingsby est sur les rangs mais ses dernières déclarations fin décembre montre qu’il a peu avancé.
Dans les rumeurs, on parle également d’une équipe grecque qui aurait déjà 15M€, d’une équipe russe qui se verrait bien organiser un événement à Sotchi. Jusqu’au 31 juin 2018 tout restera encore possible et même jusqu’au 31 décembre pour les retardataires. Mais avec un premier AC75 qui pourrait être mise à l’eau dès mars 2019, le timing est extrêmement serré pour les équipes qui veulent prétendre la gagner. Il est clair que pour le moment le Defender et le Challenger ont une longueur d’avance même si pour l’heure aucun d’eux n’a encore les plans définitifs de son bateau. Ils ont l’avantage d’avoir déjà commencé à étudier plusieurs paramètres.
Le lieu de la Coupe
Pris dans des tribulations politiques en Nouvelle-Zélande, des travaux d’infrastructures important à réaliser, la décision d’organiser la Coupe à Auckland n’est pas encore officialisée même si l’on pense qu’il y a 90% que cela se déroule là-bas. La venue de la Volvo Ocean Race et ses retombées médiatiques et financières devraient aider à convaincre une opinion publique divisée sur le sujet. Il n’en reste pas moins que l’incertitude plane encore et ce d’autant que le Protocole laisse la possibilité que la Coupe puisse se dérouler en Italie si Auckland refuse. On parle également d’un Act qui se déroulerait à Newport fin 2019.
Vivement le 31 mars pour y voir plus clair. En attendant, le site de la 36è America’s Cup a été mis à jour fin décembre et Cuplegend va recommencer à vous informer sur le sujet.