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jeudi 31 juillet 2025

Vers un DOG Match sur la Coupe ? 2/2

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Ludovic Sorlot
Ludovic Sorlothttps://www.cuplegend.com
Rédacteur en chef du magazine CupLegend

Alors que SailGP poursuit son essor, la Coupe de l’America paraît en proie à une certaine paralysie. On pourrait se diriger vers un DOG Match ou un changement de Challenger of Record au profit éventuellement de l’équipe Française !

Pour tenter de relancer la compétition, Grant Dalton propose un nouveau Protocole ouvrant la voie à une association d’équipes chargée d’en assurer l’organisation, avec un ticket d’entrée fixé à 20 millions d’euros. Mais ce projet rencontre rapidement des résistances, notamment du Challenger of Record Ben Ainslie, soutenu par Ernesto Bertarelli pour Alinghi et Doug DeVos chez American Magic qui trouvent qu’il manque de transparence.

Les tensions s’exacerbent lorsque Naples est annoncée comme ville d’accueil avant même la signature officielle du Protocole avec le Challenger of Record. Seuls Luna Rossa Pirrelli et K-Challenge sont présents à Naples. Les autres équipes ont refusé de venir. Un projet de Protocole est publié en juin, mais à la date du 10 juillet, aucune avancée concrète n’est constatée. La Coupe semble une nouvelle fois enlisée dans l’incertitude, certains évoquant même la perspective d’un « Dog Match » ou le retrait du challenger anglais.
De leur côté, les Français pressent le Challenger of Record de formaliser rapidement le Protocole, espérant relancer rapidement la compétition.

Toutes les hypothèses restent sur la table dans les mois à venir. Athena Racing, s’est engagé en mai 2025 à trouver un compromis au nom de tous les challengers de la 38e America’s Cup, prévue en 2027. Alinghi, qui avait un temps envisagé de se retirer, serait prêt à revenir. De nombreux paramètres restent incertains, notamment la viabilité du défi de l’équipe anglaise de Sir Ben Ainslie depuis sa brouille publique avec Jim Ratcliffe, patron d’INEOS. Ce dernier s’était séparé de Ben AInslie et voulait continuer avec son équipe Ineos Britannia. Finalement il a jeté l’éponge.

Un autre bouleversement majeur est venu fragiliser la 38e America’s Cup : le départ de Peter Burling pour Luna Rossa. Le talentueux skipper néo-zélandais, figure emblématique de Team New Zealand, a fait le choix de rejoindre l’équipe italienne. Ce transfert n’est pas anodin, puisqu’il reflète un désaccord profond entre Burling et Grant Dalton,
Peter Burling souhaitait poursuivre sa carrière en parallèle sur le circuit SailGP alors que Grant Dalton s’y opposait pour éviter les conflits d’intérêts et préserver son attention sur le développement de l’AC75.

Cette défection s’ajoute aux nombreuses incertitudes qui entourent actuellement la Coupe dont on peut tenir Grant Dalton en grande partie responsable. Alors que la 38e édition de la Coupe de l’America se profile, toutes les hypothèses restent ouvertes quant à son organisation.

Le Challenger of Record et le Defender ont normalement 9 mois pour se mettre d’accord sur un Protocole. Le délai court depuis l’acceptation du défi Anglais le 19 Octobre 2024 bien qu’un accord amiable (Memorandum of Understanding) ait été signé le 5 novembre 2024. L’option d’un « Dog Match » — affrontement direct entre le Challenger of Record et le Defender — suppose qu’Athena racing puisse concevoir et construire un nouveau bateau dans son pays, en moins de dix mois, pour défier à nouveau le tenant du titre. Une échéance jugée irréaliste.
Face à cette contrainte, une autre possibilité se dessine : un retrait d’Athena Racing actuellement Challenger of Record. Dans ce cas de figure, le Defender peut désigner le Challenger of Record de son choix selon le dernier Protocole signé avec les Anglais. Il pourrait désigner les Français comme nouveaux Challenger of Record, au détriment des Italiens qui se préparent à jouer à domicile à Naples et annoncent chaque jour de nouveaux partenaires financiers.

Ces tergiversations répétées révèlent à quel point, malgré son aura mythique, la Coupe de l’America doit impérativement évoluer pour dépasser les travers hérités du Deed of Gift, le règlement fondateur qui a souvent freiné son développement. Il faut pour cela partager une vision claire, ce que Grant Dalton, figure incontournable de la Nouvelle-Zélande, ne semble pas prêt à faire avec les autres challenger avec qui il a eu souvent maille à partir depuis 10 ans.
Là où beaucoup le voyaient échouer au bout de 3 ans, Russell Coutts a tenu son cap. L’ancien skipper, quintuple vainqueur de la Coupe de l’America, est parvenu à transformer en profondeur l’univers de la voile. Avec SailGP, il a fait de la voile une discipline internationale, télévisuelle, résolument tournée vers le spectacle et l’innovation technologique. Le circuit qu’il a bâti est en mesure de séduire aujourd’hui toutes les générations et génère une valeur économique sans précédent pour la discipline. On est loin des circuits internationaux qui existaient auparavant.
Ce succès ne se mesure pas uniquement en audiences ou en présence médiatique. Coutts a ouvert la vente de deux nouvelles franchises pour la saison prochaine. Résultat : plus de 100 manifestations d’intérêt reçues, preuve que l’attrait pour le circuit est bien réel. Ce dynamisme contraste avec la lenteur et les incertitudes qui entourent aujourd’hui la Coupe de l’America. Même la classe AC40 n’a pas perduré comme circuit pour les équipes.

Alors que la Coupe hésite encore sur son modèle et son avenir, SailGP poursuit son chemin et porte une vision clair qu’il faut saluer.

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