Après neuf mois d’intenses négociations, le Defender et le Challenger of Record ont signé l’America’s Cup Partnership, une nouvelle structure juridique qui encadrera l’organisation des prochaines éditions de la Coupe de l’America.
Les discussions ont réuni l’ensemble des équipes présentes sur la dernière édition : Luna Rossa, Alinghi Red Bull Racing, American Magic et K-Challenge, chacune ayant pu faire valoir son point de vue.
Une nouvelle gouvernance sous forme d’entreprise
Cette organisation prend la forme d’une commandite, structure juridique privée dont les statuts ne seront pas rendus publics.
Chaque équipe a signé un accord de confidentialité, et toute nouvelle entrée nécessitera l’accord unanime des Challengers.
« C’est une entreprise, pas une organisation sportive », précise Bruno Dubois, co-directeur général de K-Challenge.
« Nous avons reçu le document final hier et nous sommes satisfaits qu’il soit enfin signé. Cela fait longtemps que nous l’attendions. Nous avons participé aux discussions, donné notre avis sur le contenu, et nous étions d’accord sur la version finale. Mais le processus juridique à New York a pris du temps. »
Compatibilité avec le Deed of Gift
L’un des enjeux majeurs des négociations concernait la compatibilité du nouvel accord avec le Deed of Gift, la charte fondatrice de l’America’s Cup.
« Les avocats ont travaillé pendant neuf mois pour s’assurer de cette conformité », explique Bruno Dubois.
« Tout le processus a été validé à New York, avec le soutien du New York Yacht Club, berceau historique de la Coupe. »
Selon les termes de cette nouvelle structure, un syndicat ne pourra pas participer à la Coupe sans être actionnaire. En revanche, un actionnaire pourra choisir d’attendre la 39ᵉ édition pour s’engager. Une disposition qui pourrait concerner l’équipe Suisse Alinghi désireuses de garder un certain contrôle sur la Coupe et de se préparer à la 39e. Elle a récemment racheté les parts de Red Bull dans l’équipe et repris son nom d’origine.
Une saison en préparation pour K-Challenge
L’annonce officielle des challengers devrait intervenir prochainement, possiblement de manière groupée.
« Les choses avancent, c’est tout ce que je peux dire pour l’instant », confie Bruno Dubois.
« Le Protocole ne change pas sur les temps de navigation : nous conservons un bonus de 10 jours. Chaque équipe dispose de 100 jours de navigation sur l’AC75. Si nous acquérons un deuxième AC40, nous passerons à 35 jours par an, comme prévu dans le règlement. Luna Rossa navigue déjà avec deux AC40. »
L’équipe française travaille justement à l’acquisition d’un deuxième AC40 et à la finalisation de sa nouvelle campagne, dont l’annonce est attendue d’ici le 31 octobre comme pour tous les challengers. Les chances de voir K-Challenge au départ de la prochaine America’s Cup à Naples sont réelles, même s’il reste à mobiliser les partenaires financiers nécessaires pour concrétiser le projet.
SailGP : les Français tournés vers 2026
Sur le circuit SailGP, les Français ont perdu toute chance d’accéder à la Grand Finale, après une série de contre-performances lors des trois derniers Grands Prix à Saint-Tropez, Genève et Cadix. Les regards se tournent désormais vers la prochaine saison.
« Nous sommes évidemment déçus, ce n’est pas le résultat espéré », reconnaît Bruno Dubois.
« Nous préparons déjà la prochaine saison. Le mercato est très actif avec l’arrivée d’Artemis, qui débauche des marins à prix d’or. Cela crée un effet de cascade dans toutes les équipes. Les salaires atteignent désormais des niveaux comparables à ceux du football ! »
Grâce aux données publiques du circuit, chaque équipe peut désormais identifier les meilleurs profils par poste, ce qui accentue la compétition entre syndicats.
« Nous annoncerons bientôt la composition de notre équipe pour la prochaine saison », conclut Bruno Dubois.