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jeudi 25 avril 2024

Essai de l’Easy To Fly

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Ludovic Sorlot
Ludovic Sorlothttps://www.cuplegend.com
Rédacteur en chef du magazine CupLegend

C’est entre l’île de Groix et Lorient que nous avons eu la chance de prendre la barre du catamaran Easy to Fly. Une expérience grisante à plus de 25 nds dans des conditions météos automnales entre 10 et 15 nds de vent.

Nous avions présenté ce catamaran de 26 pieds dans le numéro 69 de Course au Large en mai dernier au moment de sa mise à l’eau. 4 mois ont été nécessaire à sa mise au point avant une présentation officielle au Grand Pavois à la Rochelle. C’est donc le prototype que nous essayons.
A bord nous sommes trois. Après quelques bords de mise en jambe, on me propose de prendre la barre. « C’est un catamaran pour monsieur tout le monde, tu prends la barre, on s’occupe de tout ! ». Si j’ai un peu d’appréhension au début par peur du dessalage, après tout la promesse de l’Easy to fly est d’être accessible à tout le monde. Robert Nagy est à l’écoute de GV montée sur un winch Harken et Arnaud Vasseur gère le charriot. Je n’ai plus qu’à barrer. La barre comporte 1 petit stick d’1m de chaque côté qui se prennent bien en main. Pour éviter les coups de barre, je le pose sur la coque près de ma cuisse. De l’autre main, je m’accroche au hauban pour éviter de glisser quand le bateau gîte. Il n’y a pas de trapèze, on glisse seulement les pieds dans la sangle fixée au trampoline pour se tenir. Mes fesses sont bien posées sur la coque.

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L’Easy To Fly en baie de Quiberon Jean-Pierre Dick/Gurvan Bontemps/Marc Guillemot ©Absolute-Dreamer

J’abats un peu et le vent rentre. Le bateau accélère progressivement. En abattant davantage, le bateau gîte. On lâche du chariot pour reposer le bateau. On vole tout de suite. Le vent n’est pas régulier. J’ai le mauvais réflexe de lofer au lieu d’abattre pour rechercher de la puissance. On se retrouve en contre-gîte. L’effet du bateau qui vous tombe dessus est moins fort que sur un Flying Phantom. La plateforme est plus large et le bateau plus lourd. Quoiqu’il en soit, le bateau se pose tranquillement. On repart. J’abats un peu plus, le bateau démarre plus vite. On a une bonne risée. Le bateau accélère et décolle rapidement mais une molle nous fait atterrir rapidement. Il faut être smooth à la barre. Je suis les conseils de Robert Nagy qu’il a reçu de Glenn Asby avec qui il a fait du Class A. Le bateau est moins réactif qu’un Flying, il faut y aller plus progressivement. On repart. Après plusieurs phases de décollage et d’atterrissage, on commence à prendre nos marques. Au début, on prenait +1 de charriot, puis 0 puis -1. Je bouge maintenant à peine la barre. J’abats progressivement et lofe à peine quand je vois l’étrave partir d’un côté ou de l’autre ou pour reprendre un peu de vent. J’essaie de maintenir un cap et compenser le foil qu’on ressent à la barre et qui voudrait qu’on lâche tout. C’est assez subtil mais on est rapidement en confiance surtout quand on vous règle votre bateau aux petits oignons. On enchaine un long bord. Le vol s’éternise et ça devient vraiment grisant. Il n’y a pas d’instruments branchés mais on va vite, très vite 2m au-dessus de l’eau. On entend juste le bruit du foil qui n’est pas très aigü mais dans les tons graves. Les réglages des voiles et du charriot se font maintenant plus calmement, au fur et à mesure, un cran, deux crans. Le bateau est à plat et on file. C’est le pied, j’ai juste à barrer, voler et en profiter pleinement. Mes « deux petits régleurs » sont aux petits soins pour moi. On prend tous notre pied sur ce long bord. Dans l’euphorie et l’envie de partager ma joie avec eux, je ne peux pas m’empêcher de leur dire pour plaisanter « c’est bien les gars, je suis content de vous ». 3 secondes de relâchement qui me déconcentre de la barre et mes équipiers aussi. L’étrave plante brusquement et on prend un bon paquet d’eau. On éclate tous de rire. Le run était beau, l’atterrissage moins subtil. La concentration doit être permanente et à la moindre petite blague, la sanction tombe. Pas le temps de rigoler à +25 nds. Mais c’était bon. On se refera un autre bord plus tranquille pour rentrer. L’expérience était réussie. Il est facile de voler mais surtout de prendre un vrai plaisir à naviguer. Un plaisir incroyable surtout pour le barreur. Merci à Robert Nagy, Arnaud Vasseur, Luc Talbourdet et Floriane pour l’organisation de cet essai.

L’article complet à lire dans le Course au Large n°72 parution Décembre 2016.

Caractéristiques du Easy to Fly
Longueur de coque : 7,98 m
Largeur : 4,30 m
Déplacement armé : 315 kg
Insubmersibilité : 40 kg/m3
Surface GV : 32 m2
Surface foc autovireur : 11 m2
Surface gennaker : 35 m2
Prix public annoncé : 150.000 €

 

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