Gonet. Le monocoque qui vole sur le lac

SUISSE. Développé depuis 2 ans en Suisse, le Monofoil Gonet a été conçu par Éric Monnin, en collaboration avec Damian Weiss, propriétaire du chantier Weiss Yachts qui l’a construit. Mis à l’eau et testé sur le lac Léman, le Monofoil Gonet dispose de deux foils, d’une quille fixe et d’un safran en « Y ». Il mesure 8 m de long et 2,5 m de large et reste extrêmement stable en vol. Il décolle à partir de 12-14 nds, mené par 4 équipiers – le barreur est au rappel et les 3 autres au trapèze et régulent en permanence le foc, la GV et le charriot pour conserver l’équilibre en vol. Le bateau pèse 850 kg pour une surface de voiles relativement modeste (80 m2), qui en fait un voilier paradoxalement simple à mener. « On a été surpris par la très bonne stabilité du bateau.
On a été très conservateurs sur le poids du bulbe, du coup on a décidé de l’alléger de 150 kg », nous précise Éric. Les deux foils sont séparés et de forme triangulaire fermée. « C’est une forme en « L » avec deux points reliés pour décharger le coude, qui est toujours structurellement le point fragile d’un foil. Ce qui nous permet de l’avoir en aluminium et de baisser les coûts. Les foils sont rétractables. On peut naviguer sans foil en faisant coulisser le coude du foil dans les dérives pour le relever. En navigation, on laisse généralement le foil au vent dépasser. » De point à point, les foils mesurent 6 m, et entre 1,60 et 2 m du franc bord. Avec un système de vis sans fin, l’un des équipiers peut gérer le rake. Le safran est en forme de « Y ». « On a vu que c’était plus performant en stabilité qu’une forme en « T ». » Lorsque le bateau ne vole pas, les coups de gîte sont importants mais avec la quille, le bateau dépasse rarement 5°.
À bord, il n’y a pas d’électronique embarquée même si le frère d’Éric Monnin est un grand spécialiste puisque c’est lui qui a travaillé sur l’électronique de Team New Zealand lors de la dernière Coupe de l’America. « On a choisi la simplicité. Tout est mécanique à bord. » La puissance du Monofoil Gonet est assez phénoménale, avec son mât de 12 m. Éric a calculé qu’elle était équivalente à celle d’un GC32. La coque est donc très solide, en sandwich carbone.
Le bateau est un prototype qui n’a pas forcément vocation à être industrialisé, mais plutôt à briller sur le Bol d’Or si les conditions le permettent. Ce qui n’était pas le cas cette année, où il a fini 34e. Pour autant, il a battu le record du kilomètre avec une moyenne de 27 nds. Sa vitesse maximale pour l’instant est de 30 nds.

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