Franck Cammas : « Nous allons à l’essentiel : gagner en performance »

Franck Cammas nous explique le programme de Groupama Team France dans les mois à venir. Le recrutement d’équipiers, le design team et la construction d’un AC45T pour s’entraîner dès mai 2016.

Franck, quel est le programme de l’équipe dans les mois qui viennent ?
Après les Bermudes on va pouvoir travailler plus sérieusement. On va naviguer sur d’autres supports cette hiver mais aussi aux Bermudes après l’ACWS sur la zone de la Coupe. Ça va être très intéressant.On va recruter aussi d’autres équipiers pour la suite et pour l’arrivée du nouveau bateau. On en a besoin. Il nous faut des gens un petit peu plus puissant. En plus on est l’équipe la plus légère. Pour la performance, il ne faut plus que l’on se pose de questions vis-à-vis de cela.

Sur quel support allez-vous vous entraîner d’ici 2017 ?
Dans notre budget initial on avait budgété la construction d’un seul bateau pour la Coupe de l’America que l’on va concevoir et construire. On ne peut pas le mettre à l’eau avant avant 5 mois du début de la Coupe de l’America, c’est à dire janvier 2017. Donc on est en train de monter un plan pour avoir un bateau un peu comme les autres. Un AC45 modifié qui pourrait rentrer dans notre budget. On est en train de faire des devis et pour que cela coute le moins cher possible de récupérer des pièces sur le bateau qui pourrait nous servir sur le bateau final. Ça peut marcher et si ça marche on pourrait naviguer en mai prochain sur un bateau très proche de celui de la Coupe de l’America. A partir de là on pourra enchainer les heures de navigation. Ce qui serait très bien pout les marins et pour le design team. Cela leur permettra de faire la mise au point et de voir en réel les appendices et les systèmes de contrôle que l’on mettra ensuite sur le bateau de 2017. On va gagner du temps sur la mise au point.

La jauge de l’AC50 sera publiée en octobre. Que peut-on faire avec un AC45 ?
Sur les nouveaux AC45, on garde 70% de la partie basse des coques, tout le reste on le change. L’idée c’est de mettre des pièces et le pont qu’on aura sur le grand bateau mais sur une base d’AC45. L’accastillage aussi comme cela on aura pas besoin d’acheter deux fois les choses. Et on pourra les utiliser et les tester plus tôt que prévu sans coûts supplémentaires.

Sur le bateau de la Coupe, l’AC50, on peut travailler sur les appendices, les safrans , le système de contrôle qui est un élément de performance clé puisqu’il gère les safrans mais aussi les réglettes comme le système de montée et de descente des foils. On le voit sur les empannages où la réussite passe par le bon moment pour descendre les foils. C’est le cas également pour le système de contrôle de l’aile. Si on a tous la même aile en terme de forme, on aura pas la même façon de la régler et la même capacité de la régler. La performance elle n’est pas sur la forme mais sur la capacité à la gérer.

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L’America’s Cup garde tout son charme alors ?
Tout ce qui est resté libre dans la règle c’est les points où il y a le plus de réflexion à avoir. Et heureusement sinon ce serait une course de monotype. Dans la Coupe de l’America, c’est ce qui est passionnant. Il y a beaucoup de recherche dans de nombreux domaines en mécanique, aérodynamique. On va travailler là-dessus.

Sur les coques les étraves, les 3 premiers mètres sont laissés libres. La partie arrière aura la même forme. Les bras et l’aile auront la même structure. La partie avant de l’aile aura la même forme et la même structure. La partie arrière de l’aile aura la même forme mais pas la même structure qui est libre. Il y a tout l’aérodynamisme  de la plateforme que l’on pourra travailler dans une certaine limite, le système de barre , l’hydraulique, les systèmes éléctroniques qui vont derrière, les commandes hydrauliques pour rendre le plus efficace possible le travail de l’équipage.

Où en êtes-vous sur l’équipe et les recrutements ?
Il faut que l’on recrute. Sur les AC50, il y aura 6 navigants. Il va falloir que l’on intègre deux personnes. Je suis content de l’équipage. Mais on se sent toujours frustré par ce que l’on sent qu’on est capable de faire des bonnes choses mais on ne les fait pas encore systématiquement, moi compris. Bertrand comme coach, c’est la personne qui a le plus d’expérience en France sur la Coupe. C’est bien de l’avoir autour de nous et cela nous évitera de faire des erreurs sur l’eau mais aussi dans la stratégie du montage de notre projet. Il faut aller vers l’efficacité, l’utilité. On n’a pas le temps de tout chercher, d’aller dans des impasses, il faut aller à l’essentiel, et s’entourer avec des personnes qui vont vous permettre d’aller à l’essentiel que ce soit chez les marins mais il faut aussi que ce soit dans le Shore team et mais surtout dans le design team. On est en train de réunir le design team, je pense qu’on va réunir un bon groupe autour Martin Fisher et Juan Kouyoumdjian. Ce ne sera pas forcément des français mais l’objectif à l’avenir c’est aussi de former des français pour avoir une équipe 100% française. On a perdu une partie de notre culture. Il faut être assez humble vis-à-vis de cela et s’entourer des bonnes personnes pour former des juniors et des seniors pour la connaissance c’est très important. On ne va pas faire une équipe de 100 personnes. Ce ne sera pas en quantité mais en qualité.

Où en êtes-vous au niveau de votre budget ?
On en est toujours au même point. Avec Groupama on a la certitude d’aller au bout et qui couvre 80% de notre budget. On cherche encore 20%. On a des prospects. On a des propositions commerciales qui ne sont pas élevés en termes de coûts. On pense qu’on va y arriver. Les budgets que l’on cherche maintenant ne sont pas très élevés. Avec la visibilité que l’on offre sur le bateau sur une compétition internationale de renom. On a confiance.

Photos Cuplegend
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1 COMMENT

  1. bravo à toute l’équipe pour la tenacité et certains de vos résultats qui annoncent clairement que vous etes dans la course si vous obtenez les budgets.
    Juste une question qui est toujours pour moi un sujet d’étonnement. Pourquoi ne pouvez vous pas influer pour interdire à Canal plus de gagner les appels d’offres de diffusion de la course, puisque son offre de diffusion restrictive est contre productive en terme de recherche de sponsors pour vous?
    Hors l’argent ce n’est pas la coupe qui est prioritaire, ce sont les bateaux, les équipages.
    Vous souhaitant tout les succès nécessaires pour trouver vos sponsors et gagner.

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