07 Fév 2020 11:16
15 Fév 2020 11:21
15 Fév 2020 19:14
17 Fév 2020 12:47
17 Fév 2020 14:35
24 Fév 2020 23:12
Par contre, du côté des coques, les choix sont très différents selon les équipes. Nous avons choisi un concept qui accepte le « touch down », le fait de retomber à la surface au cours du vol du bateau. Ce qui va nous permettre, en tout cas nous l’espérons, de naviguer très bas sur l’eau pour créer ce que l’on appelle un « effet de plaque ». Cet effet consiste à limiter au maximum l’espace entre le bateau et la surface de l’eau pour augmenter les qualités aérodynamiques de l’ensemble et pour éviter d’être trop pénalisé en vitesse si le bateau est amené à retomber.
Team New Zealand est très proche de ce concept alors qu’American Magic et INEOS ont choisi au contraire des carènes très plates qui privilégient le vol sans interférences avec l’eau.
Voiles et Voiliers : Et au niveau des foils ?
Philippe Presti : Les foils sont très différents les uns des autres au sein des teams en termes de formes, de systèmes et de taille. Avec Luna Rossa, nous avons clairement choisi de très petits foils. Du coup, nous espérons que ce ne sera pas du petit temps… Team New Zealand, par exemple, a choisi des foils qui font le double de la surface des nôtres !
Voiles et Voiliers : Et que pensez-vous de leur option ?
Philippe Presti : La jauge de la Coupe de l’America impose des limites et chaque équipe tente d’en tirer le maximum. Chacun essaye d’avoir les foils les plus longs possible. Mais il y a une contrainte de poids pour ces appendices qui doivent faire au minimum 1 200 kg. Donc si les foils sont petits en termes de surface, il faut ajouter un bulbe pour atteindre ce poids, même s’ils sont en acier.
Team New Zealand a choisi des foils de grande surface, sans avoir recours au bulbe. Du coup, ils sont obligés d’en avoir de très grands car ils doivent atteindre le poids demandé par la jauge. Cela rend leur bateau beaucoup plus facile à naviguer, beaucoup plus stable dans les manœuvres, beaucoup plus facile à faire décoller dans le petit temps. Par contre, cela se paye en vitesse pure.
Nous constaterons la pertinence de ces choix bientôt ! C’est d’autant plus important qu’il est interdit de changer de foils pendant les America’s Cup World Series puisque ces appendices doivent être choisis parmi les trois jeux autorisés et jaugés une semaine avant le début de la compétition.
Voiles et Voiliers : Pour conclure, que pensez-vous du format des courses prévues à Cagliari ?
Philippe Presti : Je ne suis pas fan du départ au près parce que, contrairement aux catamarans du Sail GP, il faut du temps pour monter sur les foils. Avec les AC 75, c’est la vitesse qui créé le couple de redressement et tant que celle-ci n’est pas atteinte, on ne peut pas border la voile, ce qui fait que l’on met du temps à monter sur les foils. Les décollages sont assez pénibles même !
On met en règle générale 20 secondes à 100 degrés du vent pour sortir la coque de l’eau. Partir au près en étant posés, je ne pense pas que cela marchera. Il faudra être sur les foils. Étant donné que les angles de remontée au vent sont de 50 degrés et que ceux de relance sont de 60 degrés, pour partir sur une ligne perpendiculaire au vent, il va falloir viser !
Mais bon ! Il y a tellement de gens talentueux qui réfléchissent au problème qu’ils vont trouver une solution pour que cela se passe bien !
26 Fév 2020 22:39
09 Mar 2020 23:06
Terry, il reste environ un mois et demi avant les America’s Cup World Series de Cagliari, comment vous situez-vous par rapport à la concurrence ?
C’était intéressant de voir que Luna Rossa est un bateau très élaboré d’un point de vue scientifique avec des foils incroyablement petits, alors que ceux de Team New Zealand sont exactement le contraire, très grands. C’était aussi passionnant de voir Team New Zealand lancer son AC75 avec des foils asymétriques, un plat d’un côté et un angulé de l’autre, ce qui montre qu’ils ne sont pas sûrs à 100 %. Et cela montre aussi que le simulateur n’est pas si bon et c’était marrant de les voir lancer un bateau de test après ça. Comme je l’ai dit à nos dirigeants, le fait de voir un concurrent aller dans la même voie que nous validait le choix de faire ce bateau de test, The Mule. Maintenant, quand je compare les autres à ce que nous faisons, ce qui me rend nerveux, c’est l’option sans bôme de Luna Rossa. Comme ce sont des gens intelligents, on se demande forcément pourquoi ils font ça. Ce n’est pas quelque chose que nous avons supposé de notre côté pour en arriver à notre bateau, c’est notre décision contre leur décision. Et en même temps, s’ils ont raison et que si nous avons tort, ça fera une différence de cinq secondes par tour sur une course de 35 minutes, donc très peu. Evidemment, vous n’avez pas envie de leur donner ces 5 secondes, mais si, en même temps, vous pouvez faire d’autres choses qui vous permettent de les récupérer avec le pack aéro, vous êtes au moins à égalité. Je pense que Team New Zealand est le meilleur, en dehors de nous, pour ce qui est de faire des tours de course. Leurs foils incroyablement grands, mais c’est intéressant de voir que sur la seconde moitié de leur entraînement en Nouvelle-Zélande, ils ont navigué avec des foils plus petits, ça veut dire qu’ils commencent à venir vers nous, ce sera intéressant de voir ce que Luna Rossa va faire, mais c’est bon de voir les autres aller dans notre direction.
Que pensez-vous d’Ineos ?
C’est assez aléatoire. Je peux vous assurer que je passe mon temps à répéter « Quand allons-nous naviguer ? Il faut aller naviguer ». Depuis que nous avons mis le bateau à l’eau, nous avons eu 95 jours potentiels pour naviguer et nous avons vraiment navigué 32 jours. Ineos a eu 135 ou 140 jours potentiels et n’ont navigué que 15 jours. Ils ont tout déménagé à Cagliari pour aller naviguer, puis ils sont rentrés en Angleterre pour prendre 10 jours de congés et ils sont ensuite partis sur le circuit SailGP. Je peux le concevoir, parce que c’est de la navigation à haute vitesse et ça permet de s’entraîner, mais de notre côté, nous n’investirions aucune de nos ressources pour aller faire ça.
Si vous deviez évaluer les top teams…
Luna Rossa et Team New Zealand sont les deux équipes les plus performantes, parce qu’elles sont vraiment eu accès à la règle (du bateau) sept mois avant de l’édicter. C’est intéressant de voir les coques et ce que peut apporter six mois de design en plus. Mais si je devais choisir un bateau parmi les trois, j’adorerais The Defiant [l’AC75 d’American Magic, NDLR] je pense qu’il va faire du très bon travail, je vois aussi que Luna Rossa semble très bien, aérodynamique, avec des petits foils. Cette compétition [la Coupe de l’America, NDLR] se gagnera et se perdra sur les manœuvres et les performances en ligne droite. Si je devais aujourd’hui traverser la baie de Pensacola en ligne droite, je prendrais probablement le bateau de Luna Rossa, mais si je devais traverser la baie et qu’au bout de 40 secondes, il me faudrait manœuvrer, à 100%, je prendrais The Defiant, tous les jours de la semaine et même deux fois le dimanche ! Ceci en raison de la capacité des bateaux à faire deux choses qui sont contradictoires, ce qui nécessite de faire des choix. Vous devez arriver à monter sur le foil et être sûr de pouvoir manœuvrer en restant sur le foil, en sachant que la limite basse de vent est de 6,5 nœuds. Connaissant ce chiffre, je parie sur ma vie que les foils de Luna Rossa seront significativement plus grands. Sinon, c’était intéressant de voir Team New Zealand chavirer et de constater qu’ils ne sont pas passés en mode chavirage. En théorie, le bateau était supposé se redresser de lui-même et ils l’ont remorqué. Et quand nous leur avons demandé « que s’est-il passé ? Pourquoi n’êtes-vous pas passés en mode chavirage ? », ils nous ont répondu « Nous voulions voir si nous pouvions remorquer le bateau » ! Je ne les crois pas (rires)…
Comment évaluer une journée de navigation ?
Si nous naviguons 50% temps en six heures sur l’eau, c’est une bonne journée. Lors de notre meilleur journée, nous avons parcouru 78 milles, ça fait beaucoup de temps à foiler. Nous avons eu deux jours d’affilée à l’issue desquels nous avons parcouru plus de 140 milles, des jours comme ça sont incroyablement précieux. C’est difficile de ne pas vouloir plus, parce que c’est dans la nature humaine, mais nous devons simplement garder confiance dans notre développement. Comme nous l’avons appris pendant les quinze dernières années, il faut arriver à identifier nos faiblesses pour en faire des forces.
Vous avez une relation de longue date avec Dean Barker, qui a été votre rival et votre co-équipier, qu’apporte-t-il en particulier ? Il est votre premier choix pour barrer le bateau, qu’en est-il de Paul Goodison et Andrew Campbell ?
Ce qui me frappe le plus avec Dean, c’est par exemple la semaine dernière, nous avons traversé la baie par 26,5 nœuds de vent, nous l’avons fait à 55 miles par heure et Dean riait, Andrew (Campbell, contrôleur de vol) et Goody (Paul Goodison, régleur principal) aussi. C’est le fruit de l’expérience, Dean a aujourd’hui un niveau tel qui fait que rien ne l’affecte. Rappelez-vous en 2013 la dernière course de la Coupe [victoire d’Oracle 9-8 après avoir été mené 1-8 par Team New Zealand, mené par Dean Barker, NDLR], les Néo-Zélandais gagnent le départ, ils mènent en bas et finalement, le bateau le plus rapide les bat, mais cela n’avait rien à voir avec Dean, il avait fait son travail. Donc quand il s’agit de pousser, c’est bon d’avoir cette expérience. Et c’est la même chose avec Goody et Andrew. Goody est trois fois champion du monde de Moth, c’est un marin incroyablement talentueux, et quand vous le voyez ici, c’est bien au-delà de ce à quoi vous vous attendiez. Et Andrew, c’est pareil, c’est l’Anglo-Saxon tranquille, il arrive à faire voler le bateau complètement à plat. C’est une telle responsabilité, mais il l’assume au énième degré.
Quel est le programme désormais ?
Nous sommes ici à Pensacola pour encore un mois, avant que tout disparaisse. Nous naviguons encore la première semaine de mars, ensuite nous chargeons tout mi-mars sur le cargo avant de décharger fin mars à Cagliari. Nous y passons le mois d’avril, nous disputons la première régate et nous allons très vite à Portsmouth, du 4 au 7 juin, puis mi-juin, nous remettons tout sur un bateau cap sur la Nouvelle-Zélande où nous avons l’intention de naviguer à partir du 1er août, jusqu’à la Christmas Cup, qui compte pour les America’s Cup World Series. Et l’année prochaine à la même époque, nous disputerons la Prada Cup. Nous serons les premiers challengers sur place en Nouvelle-Zélande.
10 Mar 2020 09:51
10 Mar 2020 12:17
10 Mar 2020 15:05
10 Mar 2020 15:21
13 Mar 2020 14:28
leloublan a écrit: Peut être mais comme les italiens sont en train de tout bloquer la Sardaigne sera peut être épargnée
Mais si les continentaux italiens ne sont pas autoriser a venir en Sardaigne ca pose un problème .....
Pour les anglosaxons qui viendraient en avion ca pourrait passer mais peut on imaginer l'absence des Italiens chez eux....
13 Mar 2020 14:37
13 Mar 2020 15:08
Tiketitan a écrit:La TV kiwi annonce l'annulation, mais rien d'officiel pour l'instant.
14 Mar 2020 15:58
Tiketitan a écrit:
Mais bon ne serait-ce que pour Prada ça sent le roussi...
15 Mar 2020 15:46
As of Friday the 13th March, Emirates Team New Zealand posted on their page the statement, "It is quite obvious that the ACWS Cagliari event cannot go ahead." The Italian team was justifiably annoyed, since the Protocol gives the Challenger of Record (COR) the authority to organize the Cagliari AC World Series.
Luna Rossa then issued their own statement (emphasis mine): "Due to 'force majeure' - following the declaration of the Pandemic COVID-19 by the World Health Organization (WHO) and the restrictions imposed by the different governments - COR 36 has declared the impossibility of organizing the ACWS Sardinia - Cagliari (23-26 April) event at the scheduled date.
COR 36 also submitted a proposal to the Defender to postpone the event to a new date.
The Defender published a press release in which it announced the cancellation of the ACWS Sardinia – Cagliari without mentioning COR’s proposal of a new date for the event, and refused COR’s proposal without even discussing it.
COR 36 will submit to the Arbitration Panel the postponement of the ACWS Sardinia - Cagliari to a new date.
16 Mar 2020 16:44
Tiketitan a écrit: Malgré la pandémie il y a encore de l'action entre Luna Rossa et ETNZ
19 Mar 2020 10:02
Following the submission to the America’s Cup Arbitration Panel by the New York Yacht Club / American Magic regarding its participation in the ACWS Sardegna – Cagliari and the subsequent responses of COR 36, the Defender and INEOS Team UK, the Panel published today its decision.
Due to the Coronavirus pandemic and the restrictive measures imposed by various governments the Panel has decided that it has become objectively impossible to hold the ACWS Sardegna – Cagliari event from the 23rd to the 26th of April 2020 and has canceled the event, relieving the competitors and the organizers from their obligations arising out from the Protocol.
The Panel has also decided that it does not have the power to postpone the ACWS Sardegna – Cagliari, to impose the organization of additional ACWS events or to rule that any sailing blackouts not provided for in the Protocol should occur, since it does not have the power to change the Protocol.
A postponement of the ACWS Sardegna - Cagliari could therefore only be achieved with the mutual agreement of the Challenger of Record and the Defender. As the Defender was not prepared to agree to a change of date of the ACWS Sardinia-Cagliari, the event is now definitely canceled.
19 Mar 2020 12:08