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MAJ 20.30 : trois gars de chez Gautier ont passé toute l'après-midi dans la flotte a démêler le mât et les voiles de Foncia, amarré au ponton des Minis de la base des sous-marins. Vers 15.30, le team Alinghi puis Alain Gautier ont donné de courtes interviews aux journalistes arrivés dans l'après-midi après avoir appris la nouvelle. Forcément un peu abattu, Alain Gautier a lâché, fataliste, "quand on chavire, c'est qu'on a commis une erreur."

C'est Ed Baird qui était à la barre à ce moment-là, comme l'a confirmé Gautier. Le skipper, lui, était en train de préparer la bascule de mât. Dans l'abattée, sous 1 ris-trinquette, le bateau a enfourné et chaviré dans 20 à 25 noeuds de vent. "On avait la toile du temps", a confié Gautier, qui regrettait cependant sur le quai avoir laissé la barre a des gens manquant d'expérience.

Dans l'après-midi, tandis que le team Foncia préparait le bateau et que le vent ne faiblissait pas, on sentait bien les gens d'Alinghi embêtés d'avoir abîmé le matériel de leur ami Gautier. Ils ont ainsi laissé entendre qu'ils soutiendraient probablement le marin français qui a toujours été armateur de ses bateaux. On a même vu Ed Baird en personne venir apporter des pâtes aux plongeurs de Foncia...

En attendant, dans les commerces lorientais, le chambrage du suisse est devenu le sport du week-end

En tout cas ca risque de refroidir Ed Baird

Franck Cammas qui, même s'il ne veut pas rire du malheur de l'équipe adverse, estime que «c'est une bonne leçon pour Alinghi». «Il est vrai que c'est un milieu peu ouvert, mais Russell Coutts, lui, l'est davantage, révèle le skipper aixois. Il était venu naviguer avec nous par curiosité, il y a deux ou trois ans. Et il a accepté que trois de mes équipiers de Groupama soient à bord à l'entraînement pour coacher les autres. Je ne comprends pas qu'Alinghi n'ait pas aussi fait appel aux Ravussin, par exemple, qui ont l'expérience des multicoques océaniques.»

Connu pour être moins fougueux que Gautier, Cammas poursuit, non sans ironie: «Nous devions sortir aussi samedi. Pour faire des tests d'électronique. Mais j'ai renoncé en raison des conditions. Je suis plus prudent à la base et moins casse-cou qu'Alain Gautier, alors je vais y aller plus progressivement. Et barrer dans un premier temps. Je pense que c'était une erreur de donner aussi rapidement le volant à Ed Baird. Je pense aussi que le bateau était trop toilé (surface de voile exposée au vent). Ça ne sert à rien d'effrayer l'équipage dès la première sortie.» Et d'insister sur les différences énormes entre la conduite d'un monocoque type Class America et d'un trimaran capable de filer à 35 nœuds. «En multicoques, la sanction est brutale. Ce sont de navigations où il faut gérer un équilibre instable, que ce soit à la barre ou aux réglages. La gestion du risque n'est pas la même.» S'il reconnaît que les équipiers d'Oracle, dont le gabarit ne correspond pas forcément à ce que requiert un multicoque en termes d'agilité, «se bougent bien», Cammas insiste néanmoins pour dire «qu'ils ne rattraperont pas en quelques mois ce que nous avons appris en dix ans.» Et rappelle que le duel entre Alinghi et Oracle aura lieu sur des bateaux de 90 pieds. «Donc forcément encore plus extrême que nos 60 pieds.» Ça promet.

Car sa "prudence" non seulement ne l'a pas empêché de capoter avec Groupama 3,

Ensuite je le trouve également gonflé de la faire à Alinghi !